QUELQUES
ARMES A CHARGEMENT PAR LA CULASSE
DANS
LA GUERRE DE SECESSION
Traduction d’un article de A.M. BECK paru dans D.G.W. Blackpowder
Annual 1993
Addenda extraits du FLAYDERMAN’s Guide to Antique American Firearms, 6ème.
édition
Parmi les diverses armes à chargement par la
culasse, trois modèles furent en dotation en des quantités dépassant de loin
toutes les autres. La Spencer, la Sharps et la Burnside. Nous avons choisi de
faire tirer ces armes pour voir de quoi devait se contenter le troupier moyen ou
le soldat d’infanterie chanceux. L’une des conséquences les plus intéressantes
de la Guerre Civile fut l’accélération de la mise en service des armes à
chargement par la culasse. On acheta une variété surprenante de carabines et de
fusils, dans le but de ré-armer rapidement les troupes avec tout ce qui pouvait
se charger par la culasse. Plusieurs armes issues de concepts parfaitement
inefficaces furent mises en dotation, comme la Merrill de l’Union, la Starr et,
dans une certaine mesure, la Gallager. Par contre, divers excellents systèmes
apparurent. Parmi ceux-ci on compte la Spencer, la Maynard, la Burnside, la
Smith et, bien sûr, la Sharps. Elles ne sont pas seulement des exemples du
génie inventif du dix neuvième siècle, mais restent de belles et très bonnes
armes de tir. On arrive à trouver toutes ces armes dans des divers états de
conservation, allant du neuf « jamais tiré », au piqué ou au
totalement inutilisable. Si l’on veut choisir une arme de l’époque de la Guerre
Civile pour tirer avec, le plus important est l’état du mécanisme de la
culasse, celui du canon passant en second lieu. Les rayures de ces armes sont
taillées très profondément, et beaucoup tireront très bien même avec un canon
piqué, bien que cela les rende beaucoup plus difficiles à nettoyer. Presque
toutes les armes de cette époque avec lesquelles on voudra tirer aujourd’hui
demanderont un « rodage ». Ceci représente à peu près une centaine de
coups, avant que l’arme commence à grouper de manière régulière et n’enplombe
plus. Beaucoup ne seront pas au mieux de leur forme avant deux cent coups. Les
tous premiers coups peuvent même approcher la précision d’un canon lisse. Il
faut autant que possible utiliser du plomb pur pour couler des balles destinées
à être utilisées dans toute arme à feu des années 1860, et jamais plus dures
que le plomb d’équilibrage. La plupart des canons sont en simple fer tendre,
même sur les Sharps et les Spencer. Bien que les canons de Burnside soient
marqués « Acier fondu », ils sont eux aussi considérablement plus
tendres que les canons modernes. Des balles trop dures se sont pas seulement
moins précises, mais elles usent inutilement le canon.
L’arme longue à chargement par la culasse de la
période de la Guerre de Sécession probablement la plus connue est la Sharps,
soit le modèle 1859, soit le 1863. Avec son bloc de culasse vertical et avec sa
plaque et son joint flottants, la Sharps fuit moins et s’encrasse moins que
toute autre arme à cartouche combustible. On peut également la faire tirer en
utilisant, en cas d’urgence, la poudre et les balles séparément. Ceci
représentait un avantage plus important pour le War Department, le ministère de
la guerre, que sur le terrain. Toutefois, aucune arme à cartouche métallique ne
pouvait se vanter de faire pareil. La Sharps s’encrasse plus vite qu’une autre
arme utilisant une munition à douille métallique, mais la réputation qu’elle
s’était taillée sur la frontière de l’Ouest et pendant la guerre du Kansas,
tout comme la qualité de sa fabrication et sa précision, l’avaient rendue très
populaire. Elle fut si populaire que la Confédération la copia en grande
quantités. Au début de la guerre, la Sharps était largement disponible sur le
marché civil, mais les besoins du gouvernement augmentèrent rapidement,
culminant dans une commande pour « toutes les carabines que vous
pourrez fabriquer… » pour en doter la cavalerie Fédérale. Plus de
soixante quinze mille carabines plus tard, la guerre était finie. Après la
guerre, des milliers furent converties pour tirer la nouvelle cartouche .50-70
Govt. a percussion centrale. D’autres restèrent en service, inchangées. Pour
tirer de manière authentique avec une Sharps, deux choses sont
nécessaires : un moule pour la balle dans le calibre particulier de .52
qui, à cause des rayures très profondes du canon, fait 0,54 pouce de diamètre
en vrai, et ensuite, de quoi obtenir du papier nitraté. Les deux se trouvent
chez Dixie Gun Works. Des firmes comme Regimental Qartermaster ( P.O. Box 553,
Hatboro, PA 19040, U.S.A. ) et Rapine ( P.O. Box 119, East Greenville, PA 18041
) vendent aussi le moule. Il oublie Pedersoli en Europe. Il faut suivre
les instructions figurant sur le kit à cartouches, pour fabriquer une munition
presque identique à celle qui était distribuée par la Fédération juste avant la
guerre, et la Confédérée. Les cartouches distribuées aux Fédérés pendant la
guerre étaient faites dans du drap enduit de gomme-laque.
Environ vingt cartouches, soit une boîte de
cartouches complète, suffiront à donner une bonne idée de ce que peut faire une
Sharps dans une journée de bataille. Presser la cartouche complètement dans la
chambre pour que la balle soit bien prise dans les rayures et donne ainsi une
précision constante, et pour permettre à la charge d’être utilisée totalement.
En fermant la culasse, l’arrière de la cartouche est coupé et un peu de poudre
s’échappe. Souffler dessus pour la faire partir, et tirer comme avec toutes les
autres armes à percussion. Avec la pleine charge de 60 grains de FFg, le recul
est acceptable, rappelant celui d’un fusil de chasse en calibre 12.
« Fusils et carabines Sharps modèles 1859, 1863 et
1865 « New Model ». Marqués
Sharps Rifle Manufacturing Co., Hartford, Connecticut, c. 1859 à 1866. Quantité
totale fabriquée, tous types confondus : environ 115 000. Tous les modèles
sont en calibre .52 à percussion. Chargement par la culasse, appelés modèles
« à culasse droite ». Système d’amorçage Sharps intégré à la platine.
Les marquages incluent le nom du modèle sur le haut du
canon près de la culasse, comme NEW MODEL 1859, NEW MODEL 1863 ou NEW MODEL
1865. Egalement sur le canon SHARPS RIFLE/MANUFG. CO./ HARTFORD, CONN. Sur le côté gauche de la
carcasse C. SHARPS PAT./SEPT. 12th. 1848, sur la platine, près du centre C.
SHARPS PAT./OCT. 5th. 1852, et sur le haut à l’avant R.S. LAWRENCE PAT./APRIL
12th. 1859. D’autres marquages comme Lawrence et la date du brevet sont
visibles sur la hausse, et H. CONANT PATENT/APRIL 1, 1856 sur l’arrière du bloc
de culasse. Tous fûts et crosses en noyer huilé, avec les marquages de l’inspecteur
sur le côté gauche près du poignet. Finition généralement bronzée avec jaspage
sur la platine, le bloc de culasse, la carcasse, le levier et la détente. Les
carabines sont équipées, sur le côté gauche de la carcasse jusqu’à la moitié de
la poignée, d’une tige latérale avec anneau e selle coulissant, finie poli
blanc. Garnitures en fer sur tous les modèles, sauf sur les toutes premières
carabines en Modèle 1859… Les modèles à culasse droite furent une amélioration
certaine par rapport aux types précédents à la culasse oblique, et sont les
plus courants parmi les carabines et fusils Sharps, atteignant jusqu’à 65 % de
la production totale Sharps. Bien que l’on nomme ces armes d’après leurs
modèles distinctifs et qu’elles portent de tels marquages ( New Model 1859, New
Model 1863 ou New Model 1865 ), en fait il s’agit toujours d’un seul modèle. La
différence de nom n’est qu’une différence de marquages sur le canon. Seules de
toutes petites améliorations ont été apportées au cours de la production et les
marquages du New Model 1859 se retrouveront sur le canon d’armes qui porteront
les améliorations du New Model 1863. Des variations dans le même modèle ont
plus d’importance auprès du collectionneur que les marquages du canon,
c’est pourquoi touts les modèles à culasse droite sont compris dans le même
pour faciliter la compréhension. Les modèles à culasse droite et fonctionnant à
percussion sont numérotés d’environ 30 000 à environ 150 000. A partir du
numéro 10 000, on fit appel à de nouveaux marquages en utilisant le préfixe C,
lettre représentant le Cent en chiffres Romains. Ce préfixe C désigne le numéro
100 000, et n’indique pas qu’il s’agit d’une carabine contrairement à ce qui a
été avancé. En d’autres mots, le numéro de série C1 voudrait dire 100 001. Il
règne une certaine confusion dans les numéros de série sur les trois différents
modèles, mais les variations générales sont de 30 000 à 75 000 pour le New
Model 1859, de 75 000 à 140 000 pour le New Model 1863, et de 140 000 à 145 000
pour le New Model 1865. Plus de 100 000 fusils et carabines Sharps de ces
modèles furent achetés et utilisés par l’U.S. Army et la U.S. Navy, à
l’exception du tout premier modèle 1859. Les variations les plus connues
sont :
CARABINES : Canon de 22 pouces toujours. Premier New
Model 1859, garnitures en laiton et boîte à calepins aussi. Environ 3 000
fabriquées. Cote U.S. chez Flayderman 1994 de 1 000 $ en bon état, à 3 250 $ en
excellent état. New Model 1859, avec garnitures et boîte à calepins en
fer. Environ 30 000 fabriquées. Cote de 800 $ à 2 200 $. New Model 1863,
avec garnitures et boîte à calepins en fer. Environ 40 000 fabriquées. Cote de
800 $ à 2 200 $. New Model 1863, garnitures en fer, pas de boîte à
calepins. Environ 25 000 fabriquées. Cote de 800 $ à 2 200 $. New Model 1865,
garnitures en fer, pas de boîte à calepins. Environ 5 000 fabriquées. Cote de
900 $ à 2 750 $.
FUSILS MILITAIRES : Sauf mention contraire, tous ces
fusils ont un canon de 30 pouces et le fût plein tenu par trois bandes. Tous
ont des boîtes à calepins en fer. New Model 1859, avec tenon pour
baïonnette-sabre près de la bouche. Environ 1 500 fabriquées pour l’armée et 2
800 pour la marine. Cote de 1 250 $ à 3 000 $. Idem que précédent, mais avec
baïonnette à manchon. Quantité fabriquée, estimée à 1 000 et probablement plus,
pour l’armée. Cote de 1 250 $ à 3 000 $. New Model 1859, distribués au 1er
et au 2ème Régiments des U.S. Sharpshooters du Colonel Hiram BERDAN.
2 000 achetés et donnés en dotation vers 1862. Les spécimens authentiques sont
numérotés entre 54 374 et 57 567 selon MARCOT, mais il est possible que
certains soient numérotés aussi bas que 36 000 selon SELLERS. On les trouve
équipés pour recevoir les deux types de baïonnette. La plupart ont une double
détente. Selon l’authentification et les accessoires, les cotes changent d’au
moins 50 % par rapport à celles qui sont données précédemment. New Model
1859, avec canon extra long de 36 pouces et tenon de baïonnette près de la
bouche. Environ 600 fabriqués. Cote de 1 250 $ à 3 250 $. New Model 1863,
adapté pour la baïonnette à manchon. Environ 6 000 fabriqués. Cote de 1 000 $ à
2 500 $. Même modèle mais avec tenon pour baïonnette-sabre, environ 1 000
fabriqués. Cote de 1 000 $ à 2 500 $. New Model 1865, sans tenon de
baïonnette. Environ 1000 fabriqués. » Les armes de
sport à percussion et le modèle avec le moulin à café sortent du contexte
historique de cet article.
Comme les organes de visée de la Sharps étaient
réglés pour 100 yards, des coups à 50 yards donneront des impacts environ 4
pouces trop haut. On peut faire baisser le point moyen en réduisant la charge
de poudre. Cependant, en dessous de 45 grains, la précision disparaît. Une arme
d’origine en bon état devrait grouper régulièrement en dessous de 2 pouces à 50
yards. En dépit des meilleurs efforts de MMr. SHARPS, CONANT, et plus tard
LAWRENCE pour concevoir un joint d’étanchéité des gaz plus efficace, les
carabines Sharps fuient à la culasse. Celles qui ont du jeu fuient plus, mais
elles s’enrayent moins vite à l’encrassement parce qu’elles ont du jeu. En tous
cas, après environ dix coups, le levier de sous-garde commence à devenir très
dur à manier et demande beaucoup d’efforts pour ouvrir la chambre. Le troupier
apprit vite qu’en mouillant l’intérieur de la carcasse autour de la culasse, il
ramollissait l’encrassement et rendait l’opération plus facile. La meilleure
façon de faire à cette époque, et elle l’est encore aujourd’hui, était de
cracher sur la culasse. A la bataille de Gettysburg, les tireurs d’élite de
BERDAN, les Sharpshooters, jeu de mots combinant « tireurs à la
Sharps » et « tireurs habiles, rapides et au regard perçant »,
démontrèrent que la Sharps pouvait tirer vite, même encrassée. Lorsque
LONGSTREET entreprit son mouvement d’encerclement par le flanc le deuxième jour
de la bataille, les tireurs du Second U.S. Sharpshooters furent engagés pendant
environ vingt minutes et tirèrent une moyenne de quatre vingt quinze coups par
homme. Ils arrêtèrent l’avance des Confédérés alors qu’ils étaient minoritaires
à un contre dix. Tous les fusils et toutes les carabines Sharps à percussion
ont la caractéristique de posséder une lumière qui est longue et sinueuse. Si
celle-ci n’est pas nettoyée soigneusement, on peut avoir des longs-feux,
spécialement le premier coup après le nettoyage. Si la culasse est ouverte
après un faux départ, de la poudre s’échappera et tombera dans le logement du
ressort de levier entre la carcasse et la crosse, et pourra être allumée par
les étincelles du coup suivant. L’explosion qui en résultera fera éclater la
crosse et, au moins, brûlera la tireur. La plupart des carabines Sharps des
Confédérés portant la mention « Eclatée pendant la bataille » sur les
registres, finirent de cette façon. La Sharps fut assez prise en aversion dans
les rangs des Sudistes, jusqu’à ce que les raisons de ce problème furent
comprises. Le fusil M 1859 de l’auteur a fait l’objet d’un tel éclatement il y
a longtemps, et une grande pièce de bois a été remplacée. Dans le cas où le
coup refuse vraiment de partir, il faut enlever le bloc de culasse en
maintenant le canon vers le haut, et nettoyer toute la poudre non brûlée avant
de recharger. Ayant possédé une réplique de Sharps à cartouche papier, je
confirme l’encrassement considérable et les difficultés pour faire partir le coup.
La carabine Burnside avait été bien acceptée
avant la guerre et elle fut assez populaire dans les deux camps au cours des
hostilités. Les quantités en dotation par les autorités Fédérales n’arrivèrent
qu’en seconde place par rapport aux Sharps et Spencer. Il y eut aussi des
achats substantiels de la part des Etats, particulièrement Rhode Island. Même
le gouvernement Confédéré citait la Burnside comme un substitut standard, ayant
apparemment sous la main des modèles du premier ou du deuxième type au début de
la guerre. Le mécanisme fut inventé bien avant la guerre par Ambrose
BURNSIDE, nommé Général plus tard et Commandant en chef de l’Armée du Potomac.
Le but avoué de BURNSIDE était de trouver un remède au problème des fuites
considérables de gaz qui affectaient les carabines Hall à chargement par la
culasse. Les deux systèmes utilisaient un bloc de culasse pivotant. BURNSIDE y
ajouta une cartouche à douille en laiton pour permettre la fermeture de la
culasse au niveau du joint avec le canon, et un piston flottant à l’arrière de
la chambre pour rendre la base de la cartouche étanche. Les fuites de gaz
furent presque éliminées. Bien que le gouvernement achetât deux cent carabines
en 1856 et sept cent neuf autres en 1858, les armes ne virent pas beaucoup de
service avant la guerre. Les livraisons étaient très lentes. La plupart des
carabines étaient reléguées à titre expérimental le long de la frontière. Elles
furent bien accueillies à la fois par la troupe et par les pionniers, se
vendant suffisamment bien sur le marché civil pour attirer la concurrence. Sam
COLT, qui essayait de vendre ses fusils à barillet à l’armée et aux hommes de
la frontière, les appela, tout comme les Sharps, « des armes de
charlatans ».
« Fabriquées par Bristol Firearms Co. et son
successeur Burnside rifle Co., comme indiqué sous les modèles. Les quantités
totales fabriquées varient selon les sources. Fabriquées de 1857 à 1865. Arme à
chargement par la culasse, à percussion, de calibre .54. Les armes Burnside sont
des objets de collection d’un intérêt particulier à cause de la personnalité de
leur inventeur Ambrose E. BURNSIDE, Trésorier de la Burnside Firearms Co., que
des difficultés financières forcèrent à vendre ses parts en Juin 1859, et
célèbre Général de l’Union pendant la Guerre Civile. La cartouche est
particulière elle aussi, étant faite soit en cuivre, soit dans du clinquant
enroulé en forme de cône. First Model fabriqué à Bristol, R.I., par
Bristol Firearms Co. vers 1857 ou 1858. Quantité totale fabriquée 300. Système
d’amorçage incorporé à la carcasse. La culasse s’ouvre par le biais d’un levier
situé à l’opposé du chien, et qui actionne aussi le mécanisme d’amorçage. Canon
de 22 pouces. Garnitures en fer. Finition bronzée et jaspée. Crosse en noyer, sans
fût à l’avant. Numéros de série à partir de 1 et plus haut. Haut de la carcasse
marquée BURNSIDE’S/PATENT/MARCH 25th./1856. Le côté gauche de la crosse porte
généralement le cartouche de l’inspecteur RHKW.
Les U.S. en achetèrent 200, et la plupart furent
affectées au 1er. Cavalry à Fort Leavenworth, Kansas, vers Janvier
1858, et furent portées lors de plusieurs expéditions. Quelques modèles
expérimentaux, et peut-être autant que 50 pour le tir sportif, furent également
fabriqués. Cote de 3 500 $ à 7 500 $. Modèle de transition transformé en usine
et appelé First/Second Model est réputé fabriqué aux fins d’essais,
intégrant des améliorations suggérées par l’utilisation sur le terrain par
l’armée avec le First Model. Un modèle standard au numéro inférieur à 300
existe avec le levier retiré et son logement arrondi bouché. Un ressort breveté
par FOSTER est fixé au levier de culasse. Le bouchon rond et la petite zone sur
la carcasse tout autour ont été gravés d’un simple rinceau, que certains disent
être censé cacher l’apparence du bouchon. Marquages U.S. des deux côtés de la
carcasse. Les estimations sont de moins de 50 pour ces armes transformées. Cote
de 2 000 $ à 3 750 $. Second Model, fabriqué par Bristol Firearms Co. et
par Burnside Rifle Co., à Providence, R.I., à environ 2 000 au total de 1860 à
1862. Le mécanisme de culasse s’ouvre par un verrou intérieur manœuvré par le
pontet. Canon de 21 pouces. Garnitures en fer. Bien que la finition soit
souvent citée comme jaspée, on notera que l’on rencontre aussi des carcasses
bronzées. Crosse en noyer, sans fût à l’avant. Numéros de série à partir de 250
et plus haut, continuant la lignée du First Model. Platine marquée parfois
BRISTOL FIREARM CO. ou parfois BURNSIDE RIFLE CO. / PREOVIDENCE= R.I. Le canon
est marqué CAST STEEL 1861. Le haut de la carcasse BURNSIDE PATENT / MARCH
25th. 1856. Quelques verrous de culasse sont marqués G.P. FOSTER PAT / APRIL
10th. 1860. Le côté gauche de la crosse porte généralement le cartouche de
l’inspecteur. On sait de source sûre que ce modèle dota le First Rhode Island
Infantry qui prit part à l’attaque d’ouverture à la bataille de Bull Run le 21
Juillet 1861. Des dotations en plus petites quantités furent faites à beaucoup
d’unités de cavalerie y compris le 1er. Maine, le 1er.
NewJersey, le 1er. Pennsylvania, le 1er. et le 2ème.
Indiana, le 1er. et le 2ème. Rhode Island, et le 1er.
U.S. Cote de 1 100 $ à 3 250 $. Third
Model, fabriqué par Burnside
Rifle Co., Providence, R.I. Fabrication
totale estimée à 1 500, toutes en 1862. Canon de 21 pouces. Ce modèle
diffère du premier par la présence d’un fût à l’avant et une légère
modification dans la forme du chien. Garnitures, anneau de selle, crosse et
finition pratiquement les mêmes que sur le Second Model, sauf l’addition d’un
fût à l’avant et d’une capucine. Vu de l’extérieur, ce troisième modèle
ressemble beaucoup aux 4ème et 5ème modèles plus
couramment rencontrés. La différence la plus apparente est la culasse monobloc,
pivotant sans charnière comme sur le Second Model. Les numéros de série partent
de 1 500, continuant la lignée du Second Model. Platine marquée BURNSIDE RIFLE
Co. / PROVIDENCE + R.I. Canon marqué CAST STEEL et parfois 1862. Carcasse
marquée sur le dessus BURNSIDE’S PATENT / MARCH 25th. 1856. Quelques verrous de
culasse marqués G.P. FOSTER PAT / APRIL 10th. 1860. Cote de 750 $ à 2 000
$. Les Fourth et Fifth Models ont été fabriqués chez Burnside Rifle Co. selon
les quantités ci-dessous, entre 1862 et 1865. Il n’y a pas de difficultés pour
identifier ces modèles et leurs variations. Au pire, la terminologie est
difficile à comprendre. La plupart des auteurs ont classé les Burnsides en
quatre modèles ou types. Soit le cinquième modèle n’a pas été mentionné, soit
on a dit qu’il n’existait pas. Contrairement à Edward HULL dans “The Burnside
Breech Loading Carbines” et à Norm FLAYDERMAN. Curieusement, l’U.S. Ordnance
Dept. n’utilisa que l’appellation de « Modèle 1863 » pour les deux
types, alors que le cinquième est marqué MODEL OF 1864. Pourtant, aucun terme officiel
n’a jamais été adopté par un catalogue ou un autre auteur. Pour les numéros de
série, les Modèles 1 à 4 semblent se suivre normalement. Le Modèle 5 fit
apparemment l’objet d’une numérotation à part. On sait que beaucoup de
régiments de cavalerie ont été armés avec ces modèles pendant la Guerre
Civile. Parmi eux, le 1er. Michigan, le 3ème. Indiana,
les 5ème., 6ème et 7ème. Ohio, le 1er.
NewJersey, le 3ème. West Virginia, les 3ème., 14ème.
et 18ème. Pennsylvania, et les 2ème., 12ème.,
14ème. et 16ème. Illinois. Fourth Model.
Généralement pas mentionné en tant que tel, sauf sous l’appellation de
« Transition Type », fabriqué de 1863 à 1864, approximativement à 7
000 exemplaires. Le mécanisme de culasse diffère de manière significative des
modèles précédents, présentant une partie centrale du bloc de culasse qui est
articulée sur une charnière, en facilitant l’introduction de la cartouche
Burnside. Garnitures, anneau de selle et crosse identiques au Third Model, sauf
les dates de fabrication des canons. Marquages de la carcasse identiques au
Third Model. Cartouche de l’inspecteur sur le côté gauche de la crosse. Canon
bronzé. Carcasse bronzée ou jaspée. La carcasse ne possède pas l’emplacement
sur le côté gauche pour la vis de guidage. Cote de 675 $ à 1 750 $. Fifth Model,
le modèle qui fut le plus fabriqué, vendu au gouvernement et mis en dotation, à
environ 43 000 exemplaires de 1863 à 1865. Canon bronzé, boîtier jaspé,
pratiquement identique au Fourth Model, mais on discerne bien le rail de
guidage au milieu de la carcasse du côté droit, qui permet un mouvement plus
souple du bloc de culasse. Bien que les premières livraisons fussent faites en
1863, on lit sur le haut du boîtier BURNSIDE’S PATENT / MODEL OF 1864. Ceci est
resté inexpliqué. Cote de 650 $ à 1 500 $. »
A l’entrée en guerre, les Burnside étaient très
populaires à cause de leur faible poids et leur utilisation très propre.
Beaucoup d’hommes de troupe se plaignirent quand les Burnside furent retirées
pour être remplacées par les Sharps. Les troisième et quatrième modèles de
Burnside, en plus de celui qui est appelé « de transition », sont
ceux que l’on trouve le plus souvent. Le troisième modèle présente une
charnière à l’avant en dessous du bloc de culasse qui, lorsqu’il est ouvert,
garde la chambre cachée entre les bords de la carcasse. Le modèle de transition
et le quatrième modèle utilisent un double pivot qui présente la chambre au
dessus de la carcasse, rendant le chargement plus facile. Pour tirer avec une
Burnside, il faut posséder quelques douilles de laiton, et une balle courte et
trapue de 375 grains qui fait presque 0,56 pouces de diamètre pour s’adapter au
.54 qu’est le calibre du canon. Les douilles et le moule sont disponibles chez
Dixie Gun Works et chez Regimental Quartermaster. Rapine peut également fournir
le moule. Les douilles de Burnside contiennent 50 grains de FFg, ce qui
représente une charge assez puissante. On dit que des bisons ont été abattus
avec une Burnside, à des distances étonnamment longues. Aux distances normales
de tir à la cible, les pleines charges donnent des impacts très hauts. Une
bonne charge pour 50 yards est 21 grains de FFg. Pour 100 yards, 38 grains vont
très bien. Utiliser une bourre de coton entre la balle et la poudre pour garder
la charge au fond. Elle réduira également l’encrassement. Pour charger la
Burnside, mettre le chien au cran du demi-armé et presser ensemble les deux
grandes pièces formant le pontet. Ce mouvement déverrouillera l’assemblage de
la culasse et lui permettra de s’ouvrir à travers la carcasse. Laisser tomber
la cartouche dans la chambre, la queue en premier. Refermer l’ensemble en
manœuvrant le levier de sous-garde formé par le pontet double, en s’assurant
qu’il est bien verrouillé. La sécurité de la Burnside est ingénieuse. La queue
de détente arrive juste derrière le levier de verrouillage et viendra en
contact avec lui si le verrou est ouvert, empêchant le tir. Comme le Général
BURNSIDE n’avait pas inclus d’amorce dans sa cartouche, la carabine doit être
amorcée avec une capsule. Le forage du bloc rend l’amorçage plus difficile
qu’il le pourrait, mais il garde la lumière de la cheminée très courte, en
assurant un allumage efficace. La puissance et la précision avec les charges
réglementaires dans la Burnside ne sont pas vraiment aussi bonnes que dans la
Sharps. A 50 yards sur bench-rest, les groupements moyens tournent autour de 2
pouces, mais la carabine est difficile à manier pour obtenir cette précision en
tir à bras franc. La Burnside pèse une livre de moins qu’une Sharps, sa plaque
de couche est plutôt mince et de plus, elle est pèse beaucoup plus lourd de
l’arrière. Cela rend le recul un peu rude et le maintien à l’épaule difficile.
Un autre problème vient du fait que le chien se trouve presque dans la ligne de
visée du côté droit, masquant les organes de visée quand il n’est pas au cran
de l’armé, ce qui rend le tir difficile pour les gauchers. Comme elle est
réglée pour 125 yards, la Burnside « tape » étonnamment haut aux
distances normales de tir à la cible. Avec les charges pour le tir à 50 yards,
la situation s’améliore. La précision est exceptionnelle, facilement égale à
celle de la Sharps, avec en plus l’avantage d’un recul moins important. La
Burnside est l’une des rares armes de la Guerre Civile possédant un extracteur.
Après le tir de quelques coups, la chambre commence à s’encrasser. Le piston
flottant et la douille vide ont alors tendance à rester coincés dans la
chambre, mais la gâchette dépasse juste assez à travers la carcasse pour
pousser le piston dans le bloc de culasse lorsque l’on ouvre le mécanisme, et
cela extrait la douille tirée. Même après plusieurs coups, les douilles sortent
facilement. Au fur et à mesure que l’encrassement augmente, il faudra pousser
plus fort pour ouvrir la culasse, mais cela n’a rien à voir avec l’effort
nécessaire sur une Sharps. Malheureusement, la plupart des répliques actuelles
de douilles sont trop courtes pour permettre à ce système de fonctionner. Ces
douilles-là se coincent après quinze ou vingt coups. La platine de la Burnside
est son point faible majeur. Le maître ressort et le ressort de percuteur se
cassent facilement lorsque l’on tire à sec. Le cran du demi-armé est lui aussi
anormalement fragile. Ces problèmes ne sont pas liés à l’âge avancé de l’arme, car beaucoup de
rapports officiels faisaient état du manque de solidité de la platine pendant
la guerre. Les pièces sont rares et chères, et il n’en reste pas.
Les fusils et les carabines Spencer furent
achetés en plus grand nombre que toute autre arme à chargement par la culasse
pendant la Guerre Civile. Beaucoup de celles qui provenaient des derniers lots
ne virent jamais le service, et on peut en trouver dans un état neuf, proche de
celui où ces armes étaient lorsqu’elles sont sorties d’usine. A la fin de la
guerre, la plupart des troupiers de la Fédération étaient armés de
carabines Spencer, tout comme les Confédérés. Christopher SPENCER déposa son
brevet pour un fusil à répétition en 1860.
L’amélioration de la cartouche métallique par
Smith & Wesson rendit possible un chargement mécanique sans mettre la
capsule à percussion séparément avec la main. Un mouvement combiné du levier de
sous-garde faisant pontet retire le bloc de culasse de sa mortaise et le fait
pivoter en arrière à travers la carcasse pour récupérer une cartouche depuis un
chargeur placé à l’intérieur de la crosse. En rabattant le levier, on chambre
une nouvelle cartouche et on verrouille la culasse, et tout ce qu’il reste à
faire c’est d’armer le chien à la main. Au départ du coup, la douille en cuivre
se dilate et forme un joint d’étanchéité parfait pour les gaz. La Navy plaça la
première commande du gouvernement en Juillet 1862, pour des fusils à trois
bandes destinés à armer la Flottille du Mississipi. Ils furent livrés en
Décembre. Les premières traces de l’utilisation du Spencer pendant la Guerre
Civile datent d’Octobre 1862 à Cumberland, Maryland, par Francis LOMBARD du 1er.
Massachussets Cavalry. On ne sait pas comment LOMBARD put faire l’acquisition
d’une Spencer aussi vite après que la firme se fût créée. Il n’y a pas de
traces à l’usine de cet achat. Les Spencer n’étaient pas encore censés être
disponibles sur le marché civil, mais on s’accorde à croire que LOMBARD acheta
le sien en privé. La toute nouvelle Spencer Repeating Rifle Company éprouvait
des difficultés pour trouver un armurier capable de fabriquer ses fusils. Pour
accélérer la production, les premiers Spencer comprenaient beaucoup de pièces
achetées à la Sharps Rifle Manufacturing Company, ce qui explique pourquoi
quelques pièces du Spencer ressemblent beaucoup à celles du Sharps. Les Spencer
des premières productions avaient un canon de Sharps re-travaillé. Le fait que
des réparations pouvaient être faites avec des pièces de Sharps re-travaillées
constitua un argument de vente. L’armée ne voulut pas acheter de Spencer,
convaincue qu’une arme à répétition était trop lourde et trop gourmande en
munitions. Plusieurs unités commandèrent des armes à répétition et les
achetèrent avec leur solde. Parmi celles-ci, on connaît la Lightning Brigade de
WILDER, de l’Armée du Tennessee. Toutefois et lorsque les armes furent livrées,
le gouvernement fléchit et les paya. L’une des premières mises à l’épreuve du
Spencer et lieu à la bataille de Gettysburg, et les exploits de la Lightning
Brigade de WILDER arrivèrent à convaincre le ministère de la guerre de faire
travailler l’armurier vingt quatre heures sur vingt quatre. Après la guerre,
les Spencer trouvèrent acquéreur dans l’Ouest en quantités surprenantes. Ces
armes étaient choisies à la fois par la cavalerie, les colons et les Indiens.
Beaucoup de modèles de la Guerre Civile furent renvoyés en atelier à
Springfield pour y être réparées, re-conditionnées, re-tubées en calibre .50 et
re-distribuées pour être utilisées une seconde fois.
« Ces fusil et carabines ont été fabriqués chez
Spencer Repeating Rifle Company, Boston, Massachussets, avec une partie de la
production sous-traitée à Burnside Rifle Company, Providence, Rhode Island. Le
total pour les fusils et les carabines s’élève à environ 144 500, parmi
lesquels 107 372 ont été vendus au gouvernement des Etats Unis. Les calibres en
percussion annulaire sont listés ci-dessous. Arme à répétition à sept coups, à
chargeur tubulaire placé au milieu dans la crosse. Manœuvrée en abaissant et
relevant un levier formant pontet. Plusieurs longueurs de canon. Garnitures en
fer. Plaque de couche, bandes et boîtier jaspés, canon bronzé, crosse et fût en
noyer.
Marquages standard sur le haut de la carcasse SPENCER
REPEATING / RIFLE CO. BOSTON, MASS. / PAT’D MARCH 6, 1860 en plus des autres
marquages listés ci-dessous. L’une des armes les plus marquantes, les utilisées
et les plus populaires de la Guerre Civile, la Spencer reçut l’unique
distinction et avantage, après des essais de tir, d’obtenir l’aval du Président
LINCOLN. Vers la fin de la Guerre Civile, la Spencer était clairement reconnu
comme l’arme principale de cavalerie principale, et elle fut aussi largement
utilisée durant les Guerres Indiennes. Les confusions dans l’identifications
viennent de l’appellation des calibres. La cartouche à percussion annulaire
utilisée pendent la Guerre Civile était la N° 56, ou .56-56, ces chiffres se
rapportant aux mesures prises en haut et en bas de la douille en cuivre, ce qui
veut dire qu’elle était droite. En fait, l’âme du canon dans lequel cette
cartouche se tirait, était forée au calibre de .52, et aujourd’hui cette
cartouche s’appelle la .52 chez les collectionneurs. Les cartouches utilisées
dans les modèles postérieurs à la Guerre Civile étaient officiellement appelées
.56-52 et .56-50, chacune étant légèrement conique et pouvant s’utiliser l’une
et l’autre dans tous les modèles postérieurs à la Guerre Civile. De nos jours,
les collectionneurs disent que ces armes sont en .50, en se référant au
diamètre du canon. Les armes fabriquées chez Spencer ont toujours six rayures,
quand celles qui l’ont été chez Burnside ou qui ont été converties à l’usine en
ont trois. On connaît quelques rares variations de Spencers dans des calibres
plus petits, avec des carcasses plus légères. On les considère comme des armes
d’essais ou des prototypes et elles sont très rares. Leur valeur dépasse
considérablement celle des productions standard. A l’occasion, on a aussi vu
des modèles de sport.
CARABINES : Anneau de selle coulissant sur le côté
gauche. Le fût court à l’avant est maintenu par une capucine, et le passant
arrière se trouve sous la crosse. Civil War Model : fabriqué vers
1863 à 1865. Calibre de .52 à percussion annulaire, alias .56-56. Canon de 22
pouces à six rayures. Passant arrière pivotant, placé sous la crosse. Environ
50 000 armes fabriquées. Numéros de série variant de 11 000 à 61 000. Cote de 1
000 $ à 3 000 $. Post-War Alteration, ou transformation
après-guerre : Transformation par Springfield Armory de 1867 à 1874 en
calibre .50 à percussion annulaire, alias .56-52 et .56-50 interchangeables.
Canon de 22 pouces re-tubé pour le calibre plus petit, et foré à trois rayures.
Petit mécanisme pivotant dit « Stabler cut-off », ajouté devant la
détente pour permettre le tir au coup-par-coup. Il empêche la culasse de
s’ouvrir complètement. Ces armes se rencontrent très souvent re-conditionnées,
bois et métal, en arsenal. Les marquages sont souvent usés ou fins. Plus de 11
000 transformées ainsi. La crosse présente un cartouche ovale sur le côté
gauche, avec les marquages de l’inspecteur ESA. Les cotes varient de 900 $ à 2
200 $. Model 1865 : Fabriquées de 1865 à 1866. Calibre .50. Canon
de 20 pouces, à six rayures. Environ la moitié ont été équipées du
« Stabler cut-off ». Numéros de série de 1 à 23 000. Marquage
supplémentaire sur le tonnerre M 1865. Cotes de 800 $ à 2 000 $. Contract Model
1865 : Fabriquées chez Burnside Rifle Company vers 1865. Identiques aux
précédentes, mais avec un canon à trois rayures. Environ 34 000 armes
fabriquées, sur lesquelles le gouvernement en acheta 30 502. On ne peut que
faire des suppositions sur le destin de la différence de 3 500. Il est possible
qu’elles aient été détruites suite à un rebut du gouvernement, ou vendues à
titre privé sur le marché civil, cette dernière hypothèse pouvant être retenue
comme la plus plausible. Marquages sur le haut du boîtier SPENCER REPEATING
RIFLE / PAT’D MARCH 6, 1860 / MANUF’D AS PROV. R.I. / BY BURNSIDE RIFLE CO. /
MODEL 1865. Les numéros de série propres varient de 1 à 34 000. Environ 19 000
ont été équipées du « Stabler cut-off », ce qui fait que les
spécimens sans cet accessoire tendent à coter un peu plus. Cotes de 800 $ à 2
000 $. Les carabines modèles 1867 et « New
Model » de 1868 sont aussi en calibre .50, mais sortent du contexte
historique de cet article.
FUSILS MILITAIRES OU MOUSQUETS : Canon de 30 pouces.
Fût long à l’avant avec embouchoir en fer, maintenu par trois bandes. Passants
de bretelle pivotants. Navy Model : Produit pendant la Guerre Civile
de 1862 à 1864. Calibre .52, avec canon à six rayures. Gros tenon sous la
bouche pour recevoir une baïonnette de type sabre. Achat total par la Marine
U.S. de 1 009 pièces, parmi lesquelles 709 sont conformes à cette description.
On pense que le reste a été mis aux standards de l’Armée comme cité plus loin.
Les numéros de série vont de 1 à 750. Ce modèle représente la première arme
Spencer de tous types qui ait été achetée par les Etats-Unis. Les cotes varient
de 1 400 $ à 3 250 $. Army model : Produit pendant la Guerre Civile
de 1863 à 1864. Calibre .52, avec canon à six rayures. Le guidon se divise en
deux pour former un tenon destiné à recevoir une baïonnette à manchon. 11 470
ont été livrées. Les numéros de série vont d’environ 700 à 11 000, avec une autre
petite série autour de 28 000. Cotes de 1 150 $ à 2 500 $. »
Les autres modèles, soit le 1865, le 1867, le
New Model 1867 ou la transformation en 1871 par Springfield de carabines en
fusils par remplacement du canon sur des Spencer model 1865 sortis de chez
Burnside, datent d’après la Guerre de Sécession et sortent du contexte
historique de cet article.
On rencontre généralement deux types de Spencer.
Le modèle de la Guerre Civile, dont les dimensions sont presque identiques à
celles du Sharps, possède un canon de 22 pouces ou de 30 pouces en calibre .52,
similaire en forme. Beaucoup de ces armes furent transformées après la guerre
pour tirer la munition plus moderne en calibre .50, et on les trouve avec un
canon de .50 à trois rayures, re-tubé chez Springfield Armory. Les Spencer
modèles M 1865, 1867 et New Model sont des productions d’après-guerre et ne
diffèrent qu’en des détails mineurs. Ceux-là ont des canons de 20 pouces et de
30 pouces en calibre .50. Souvent, les Spencer sont équipés d’un système de
blocage du chargeur. Le modèle le plus commun est celui conçu par STABLER, un
petit bouton placé juste devant la détente, qui bloque l’ouverture totale du
mécanisme en empêchant l’alimentation par le chargeur, et transformant ainsi
l’arme en arme à un coup. Le New Model utilisait le système SPENCER, une pièce
en forme de fourchette réglable insérée à la rampe d’éjection, qui donnait le
même résultat. Aujourd’hui, le problème pour nous vient de la munition.
Les cartouches originales à percussion annulaire
sont rares, chères et seraient probablement sujettes à des longs-feux si on les
utilisait. Sans parler des cotes qu’elles atteignent en Europe dans les
Bourses aux Armes ou entre collectionneurs… Il est plus facile de fabriquer
des munitions pour les Spencer d’après-guerre. Un grand choix de moules à
balles d’origine en bon état existe dans le calibre .50. Les modèles 1863
utilisaient un projectile de forme inhabituelle, lubrifié à l’extérieur, et le
seul moule pour cette balle vient de chez Rapine. La façon la plus facile pour
faire revivre une Spencer est d’utiliser les douilles spéciales de chez Dixie
Gun Works, qui sont amorcées avec une cartouche de .22 court. Ces cartouches
doivent être rechargées une par une pour être sûr que l’amorce sera juste en
face du percuteur. La meilleure alternative est de convertir l’arme à la
percussion centrale, en remplaçant le bloc de culasse par un autre qui aura été
modifié. Chez nous en France, Lynx vendait un kit de conversion il y a
quelques années, Le Hussard à La Tour du Pin le faisait encore il y a quelques
temps, peut-être qu’il le fait toujours, mais j’ai rencontré un ingénieux
Arquebusier sur Nantes en 1994 qui en avait fabriqué un lui-même parce qu’il
pensait que le kit Lynx était trop imparfait et fragile. Son système
fonctionnait très bien et ses résultats au tir, debout à 50 mètres et à bras
franc juste à côté de moi, étaient surprenants de précision. Les douilles
peuvent être obtenues en raccourcissant des douilles de .50-70. Re-couper les
douilles à 1,15 pouce en longueur pour la cartouche de .50. Pour la cartouche
de .52, la re-couper à 0,90 pouce et presser la balle dans la douille jusqu’à
la première portée. L’approvisionnement par le chargeur peut être obtenu en
tournant le collet à 0,515 pouce au diamètre intérieur après un premier
re-calibrage. Sur les deux douilles, tourner le bourrelet à 0,65 pouce et
recuire le collet. Sur certaines armes, il faudra aussi chanfreiner l’avant du
bourrelet. Pour le rechargement, on utilisera les outils standard en .50-70.
L’outil de mise en place de la balle peut normalement être réglé suffisamment
bas pour faire son office. On ne peut pas sertir, mais ce n’est pas un
problème. Les cartouches de .50 avaient une balle de 350 grains. Le diamètre
minimum nécessaire est de 0,517 pouce. Il est pratiquement impossible de mettre
en place une balle sur plus de 40 grains de poudre noire FFg. Vingt cinq grains
constituent une bonne charge pour le tir à la cible avec les cartouches de
calibre .50, et on ne pourra pas en mettre plus dans les cartouches de calibre
.52. La longueur totale de la cartouche finie devrait être de 1,69 pouce et, si
tout se passe bien, elle passera dans le chargeur. La précision et la puissance
sont très bonnes dans les modèles chambrés en .50. Le modèle utilisé pendant la
Guerre Civile est un peu anémique, ne contenant que vingt cinq grains, mais il
est très précis. Le point d’impact se trouve environ six pouces trop haut à 50
yards, et deux pouces trop bas à 100 yards. Les Spencer sont lourdes, mais on les
tient bien. Le recul est doux et des groupements de quatre pouces à 100 yards
sont faciles à obtenir. Après avoir tiré avec les autres armes à chargement par
la culasse, on est surpris à quel point une Spencer peut rester propre. La
seule trace d’encrassement est une baisse dans la précision. La centième
cartouche chambre aussi bien que la première. C’était vraiment une avancée
révolutionnaire en matière d’armement.
Le nettoyage d’une arme à chargement par la
culasse tout de suite après le tir est beaucoup plus important que sur une arme
à chargement par la bouche. Le nombre important de petites pièces qui
s’articulent avec précision dans la première se détérioreront plus rapidement
sous l’effet de la corrosion induite par l’encrassement. La Spencer est
nettement l’arme supérieure, la plus facile à manipuler et à entretenir, et la
plus précise à courte distance. La Burnside est plus légère et plus pratique
que la Sharps, elle est presque aussi précise et ne s’encrasse pas autant. Par
contre, la Sharps est plus robuste que la Burnside et moins sujette à se
retrouver hors de service. Elle est plus puissante et plus précise, en tous cas
à courte distance, et elle possède moins de petites pièces qui peuvent se
casser ou se perdre. C’est aussi la pire des trois à nettoyer et la pire des
trois à utiliser une fois qu’elle est sale. Le tir avec ces trois armes est
très amusant. Si on les traite avec le respect qui est dû à tout objet de plus
de cent ans, leur utilisation se fait aussi en toute sécurité. Il est recommandé
de faire vérifier une nouvelle acquisition par un armurier qualifié et habitué
aux armes anciennes, et de n’utiliser que de la poudre noire ou de la Pyrodex,
puisque avec ces poudres, il est impossible de mettre en surpression la plupart
des armes à chargement par la culasse de la Guerre Civile.
Et que dire, dans cette Guerre de Sécession qui
a cessé sassésûr, des carabines Smith, des Joslyn, des Starr, des Gwyn &
Campbell, des Warner, des Maynard, des Gallager, des Gibbs, des Triplett &
Scott, des Morse, des Greene et autres Merrill ou Cosmopolitan pour les
plus connues, toutes à chargement par la culasse ? Sans parler des vieilles
carabines Hall, ou celles à barillet de chez Colt ou de chez Le Mat, ou encore
des Henry à magasin tubulaire…Il y a du boulot !
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